Comment renforcer sa marque employeur grâce au télétravail ?

15 May 2020
Les chiffres sont sans appel: près de quatre salariés sur dix ont télétravaillé pendant le confinement.
Depuis l’annonce du déconfinement plusieurs salariés continuent de travailler depuis leur domicile.  Certains y voient un meilleur moyen d’équilibrer leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Ils pensent aussi être plus productifs à domicile.
Avant le confinement plusieurs salariés ont souvent émis le souhait de télétravailler, mais certains se sont heurtés au refus de leur hiérarchie.
Les conséquences ? Un sentiment de frustration chez les salariés et une impression de ne pas être digne de confiance.
A l’inverse, les entreprises qui l’ont souvent accepté  marquaient  des points importants, soignaient leur marque employeur, attiraient plus largement les talents et les fidélisaient.
 
Un récent sondage réalisé par Deskeo nous a révélé qu’après quelques jours de confinement trois quarts des Français en télétravail forcé regrettaient déjà leurs bureaux. Comme les écoles et crèches étaient fermées, se retrouver toute la journée avec les enfants n'était pas simple. Cela peut être difficile de pouvoir travailler de manière efficace et productive. Après plusieurs semaines d’expérimentation du télétravail, ces mêmes Français ont non seulement pris l’habitude de travailler de chez eux, mais ils voudront le faire plus souvent après le confinement.
Plusieurs entreprises peuvent désormais bénéficier de cette expérience à grande échelle pour tirer les enseignements et envisager autrement l’organisation de l’entreprise. Certaines ont déjà annoncé la tendance.

C’est  le cas de  Twitter qui a décidé d’autoriser le télétravail permanent pour certains employés. Les deux géants d'internet, Google et Facebook, viennent de repousser le retour au bureau à 2021.
D’autres entreprises n’ont pas attendu l’expérience forcée du confinement pour miser sur le plein potentiel du télétravail. La startup Automattic dès 2005 (année de sa création), a fait le choix du 100% télétravail pour l’ensemble de ses effectifs. Cette organisation n’a en rien nui à leur croissance: Automattic vaut aujourd’hui 1,2 milliards de dollars. Faut-il pour autant pousser le télétravail à cet extrême ? Ce mode de travail convient-il à tous les profils ? Ce n’est pas un secret : les générations Y et Z rêvent d’une entreprise agile et “flat” ! Elles ont envie d’évoluer dans un environnement de travail moins hiérarchisé, moins complexe et moins politique. Pour eux, la flexibilité est aussi une qualité importante : ils privilégient une société souple au niveau des horaires et du lieu de travail. Le télétravail apparaît alors comme une organisation idéale, parfaitement adaptée à leurs aspirations et au monde du travail qui ne cesse d’évoluer. C’est aussi ce que pense Frédéric Plais, dirigeant de Platform.sh : « Ça ne m’intéresse pas de savoir à quelle heure travaillent mes salariés. Ce qui m’importe, c’est la qualité de leur travail ». Bien évidemment, une telle organisation est possible pour les postes ne dépendant pas d’unités de production physique ou étant en contact avec la clientèle.

C’est pourquoi le secteur “tech”, qui allie une main d’œuvre jeune, qualifiée, autonome et une faible dépendance au monde physique, fait figure de laboratoire pour ces nouvelles pratiques.
Les entreprises qui souhaitent attirer et retenir des talents de ces générations Y et Z peuvent miser sur le télétravail pour renforcer leur marque employeur. A salaire égal,  un candidat de cette génération aura plus tendance à accepter une offre d’emploi d’une entreprise qui lui offre cette flexibilité plutôt que celle qui ne lui offre rien. Les bénéfices de cette organisation sont aussi nombreux tant pour l’entreprise que pour le salarié.

Le cabinet Kronos, dans son étude datée de janvier dernier, nous les dévoile :
  • Une baisse de 5,5 jours par an des arrêts maladie,
  • Une augmentation de la productivité de 22%,
  • Une augmentation du temps de travail de 2,5% par an,
  • Une réduction de 40 minutes du temps moyen de trajet domicile-travail,
  • Une augmentation de 45 minutes du temps moyen de sommeil des salariés.
Une nouvelle vision du travail ! Aujourd’hui, 93% des jeunes actifs ne veulent plus travailler dans un bureau classique. Tout l’enjeu est donc de proposer un environnement de travail propice à la performance et à l’épanouissement.
Le confinement a brisé le mythe du télétravail qui serait impossible pour certains salariés ou pour certaines l’entreprise. Les attentes des salariés seront plus fortes en matière de télétravail et de flexibilité.
Il revient désormais à chaque entreprise de proposer à ses salariés ou futurs salariés sa nouvelle vision du travail. Celle qui fera sens sera sans doute celle qui permettra aux salariés de concilier efficacement  vie professionnelle et personnelle comme ce fût le cas durant le confinement.
En cela, le télétravail a le mérite qu’il constitue un important facteur de fidélisation des talents. Il peut également aider à les attirer, puis à les recruter.
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